La Terre Cru [2024]

Installation in situ
terre crue
dimensions variables

Un fragment de paysage désertique — ce désert que l’on voit souvent au cinéma, dans les Westerns et la science-fiction en particulier — s’étale dans un premier temps comme une énorme flaque homogène par sa contradictoire fluidité, qualité rarement attribuée à ce territoire aride, et à raison : l’étendue de terre crue sèche, l’évaporation continue morcelle l’aplat en d’innombrables îlots. La mer était là et s’est retirée il y a peu de temps. Des images filmée à la caméra thermique dans le désert du Chihuahua au Texas sont diffusées sur le damier de la cloison en verre ouvrant un dialogue en triangle entre l’eau, la terre et le soleil.

Tire au coeur [2024]

installation multimédia
branches de platane, tuyaux pvc, biopolymère, micro-controleur, stepper motor, roulement à bille, aluminium, ambu, papillon, punaise
dimensions variables

Tire au cœur se compose d’un respirateur low-tech connectés respectivement à une branche de platane présentant une cavité. Cette gorge est due à de multiples maladies fongiques – des micro-champignons pathogènes ainsi que d’autres êtres xylophages qui se niche dans les vaisseaux végétaux pour se nourrir de la sève du platane. Les canaux étant obstrués, les parties aériennes de l’arbre se trouvent isolées et peu à peu se dessèchent tout en restant solidaires au tronc. Ainsi ces branches mortes sont abandonnées mais présentent l’avantage de drainer de l’eau vers le cœur de l’arbre, elles deviennent des canaux d’irrigation. De ce point de vue, il est possible d’envisager une appropriation technique par l’arbre de ses propres organes, une nouvelle organisation qui comprend des prothèses aériennes l’alimentant en eaux sans dépense énergétique ainsi diffusant celle-ci vers d’autres ramures. En menuiserie on dit que le bois tire à cœur, c’est-à-dire que lors de son séchage, une planche tuile vers le cœur de l’arbre. Le titre de l’installation reprend cette expression et propose un dialogue bruitiste entre essoufflement et hypertension en faisant une analogie entre deux prothèses, l’une venant du règne végétale, l’autre du règne humain.

Si l’intervention artificielle sur des corps qui risquent l’arrêt des fonctions vitales naturelles a été rendue possible par l’affinement de la connaissance et la technicisation de l’outillage médicale ; proportionnellement, la détermination théorique de ce qui vit et de ce qui ne vit plus semble de plus en plus délicate. Effectivement, tout ce que la médecine gagna en emprise sur la prolongation des fonctions vitales fut peu à peu perdu en définition simple de ce qu’était la mort d’un corps jusqu’à en perdre la notion théorique absolue. Plus la science et la technique auront progressé vers une maîtrise du phénomène de la mort, moins elles auront su ce que c’était au juste. Elle n’est plus identifiable par l’absence de souffle, signe d’un désert d’âme (avant la Renaissance, le critère décisif était identifié au “dernier” souffle. L’âme était fréquemment assimilée au souffle vital), mais quelque chose de relatif, signe d’une relation technique entretenue entre le vivant et le non-vivant.

L’intervention humaine sur les corps, leur entretien et leur soin a contribuer au floutage et à la perte de distinction entre le vivant et le mort. En compensant artificiellement les fonctions vitales qui ne tiennent plus d’elles-mêmes, cela autorisa des états de subjectivités étranges entre perte de conscience et autonomie respiratoire, entre cycle d’éveille et de veille. Pour déterminer cette présence au monde, la médecine dû par exemple emprunter le terme végétatif à la stratification aristotélicienne de l’âme rendant le passage de l’état de sujet à celui d’objet de droit absolument floue et reposant sur la définition de “résidu d’intériorité”, inaccessible aux mesures, aux radiographies ou à des constatations techniques.

Tailored Nest (hard to swallow) [2024]

installation multimédia
plumes d’hirondelle, biopolymères, dispositif électronique, papier maché
180x200x110mm

une dame frotte l’étamine contre le pistil de ses fleurs de courgette et s’agace du décalage des saisons en marmonnant sur le sort des pollinisateurs. Un jeune homme fabrique des nids en papier mâché et s’agace sur les propriétaires qui eux même s’agacent des fientes sur le porche. Au village tout le monde avait remarqué que les papillons ne rôdaient plus à la lumière des lampadaires crépitants. Les moustiquaires étaient levées. Le jeune homme espérait le retour des hirondelles l’année suivante. Tout le monde au village avait remarqué qu’il n’y avait plus de bagnole dans aucun cottage. Ils en parlaient déjà l’année passée. Le maire s’agace qu’aucun saumon n’emprunte l’échelle. Les bottes au placard. Les petites choses font aussi de longs voyages. Les hermites ne partent plus. Encore, les arbres s’arbrent. Le jeune homme était triste, il pensait qu’on ne perdait les choses qu’une seule fois. Il ne trouva pas d’alternative égale à la poésie du monde. La poésie mondaine était ni plus ni moins que sa prose, tout le monde au village s’en accordait. Pourtant tout le monde au village avait du mal à avaler qu’aucun passage ne fut constaté dans les nids sur-mesure du jeune homme. Personne ne savait pourquoi aucun artifice n’eut jamais été mis en place pour sauvegarder la poésie du monde sinon la poésie elle-même.

Les coquillages voyageurs [2022]

installation multimédia
céramiques, biopolymère, dispositifs éléctroniques
dimensions variables

Les Rivaux [2022]

Installation multimédia
cuivre, fronde, balles de fronde, mobilier en bois
dimensions variables
œuvre réaliser pour le GIP Arronax à partir d’une proposition de travail autour d’un cyclotron avec le soutien des Beaux-Arts de Nantes Saint-Nazaire, Saint Herblain, France

Considérant la proposition du GIP Arronax d’une production artistique autour de pièces usées d’un accélérateur à particules, Les Rivaux part d’une analogie simple entre deux dispositifs techniques que sont un cyclotron et une fronde. Le premier, d’une complexité ineffable : des microparticules enrôlées à un tiers de la vitesse de la lumière par un champ magnétique jusqu’à, par la force centrifuge, atteindre un des faisceaux les conduisant vers une cible. De ces contacts entre les particules et la cible sont produits des isotopes. Le second, rudimentaire : une corde, une poche et un projectile. Ce dernier fournira les outils et différents artefacts produits et employés pour la réalisation de ce projet.

Admirant l’idée que tous les gestes artisans sont des gestes d’usure, voire qu’une production formelle, soit-elle intentionnelle ou non, est issue de la rencontre entre deux choses dans des conditions particulières : une balle de fronde et un bouclier, une particule et une cible, un plomb d’imprimerie et du papier ou encore, sur un mode moins tintant, un moule en plâtre et de l’argile… C’est à partir de cette modalité de l’empreinte, de l’usure, mais aussi de l’usage si l’on se rapproche des opérations intentionnelles que s’est construit le dispositif heuristique du travail.

Parmi les armes utilisées par les mercenaires des armées de l’antiquité figuraient les balles de fronde en plomb. Sur certains de ces ovoïdes il était possible d’y trouver des inscriptions et dessins visant souvent à menacer/user le camp rival, manière de mener une guerre psychologique. A partir de cette information, 40 balles de fronde, chacune portant des fragments de poème ont été produites en ayant pour objectif de les utiliser comme des plombs de typographie. Alors les balles sont lancées à la fronde vers une cible en cuivre, les stigmates poinçonnés visant à faire poème. Enfin les projectiles en plomb sont rangés dans un meuble à la croisée du mobilier d’archivage et de la casse de typographie.

Si il est vrai qu’en laissant tourner les particules une année durant au sein du cyclotron du GIP Arronax et que la prouesse alchimique de transformer du plomb en or serait alors théoriquement réalisable, alors, l’astre en cuivre manifesterait différents rapports à la révolution : celle des particules du cyclotron, celle de la période de révolution de la terre autour du soleil (une année), celle de la balle de fronde autour du lanceur ou encore d’une révolution au sens de révolte ou de fronde dès lors cristallisant les motivations et relations au sein du travail entre la vie technique et le cosmique.

Nothing To See There [2023]

Bois de platane
200x35x10cm approx.

Collecter [2022]

Installation multimédia
dimensions variables

La collection propose des échanges informationnels opérant à des niveaux épistémologiques, formels, ontologiques, morphogénétiques, par sympathie, analogie, association et projection. Elles se composent d’objets et matériaux de différentes temporalités et espaces géographiques, elle confond les artefacts de production intentionnels et de production “naturel” en tentant de brouiller la distinction entre le produit et l’accident en favorisant le motif et la trajectoire que prennent les choses plutôt que de parler de cause et d’effet.

 

L’analogie assure le merveilleux affrontement des ressemblances à travers l’espace. Elle parle d’ajustements, de liens et de jointure. Son pouvoir est immense, car les similitudes qu’elle traite ne sont pas celles, visibles, massives, des choses elles-mêmes; il suffit que ce soient les ressemblances, plus subtiles, des rapports. Ainsi allégée, elle peut tendre, à partir d’un même point, un nombre infini de parentés. Le rapport, par exemple, des astres au ciel où ils scintillent, on le retrouve aussi bien : de l’herbe à la terre, des vivants au globe qu’ils habitent, des minéraux et des diamants aux rochers où ils sont enfouis, des organes des sens au visage qu’ils animent, des taches de la peau au corps qu’elles marquent secrètement.

Michel Foucault, La prose du monde dans Les
Mots et les Choses, Gallimard, 1990, pp.32-59

Burning Issue [2024]

Installation in situ
acier, fagot, détecteur de mouvement, résistance
dimensions variables

“A voir les choses en toute simplicité, naïvement : que font les choses sans nous ? A quoi ressemble la chambre qu’on vient de quitter ? Le feu chauffe dans le poêle même lorsque nous ne sommes pas là. Il a bien fallu qu’il brûle entre-temps, dirait-on, dans la pièce réchauffée. Mais ce n’est pas sûr, et ce que le feu a fait avant, ce que les meubles ont fait pendant notre absence reste obscur. Il est impossible de confirmer à ce propos aucune présomption, mais tout aussi impossible d’en réfuter aucune, si fantastique qu’elle soit. Telle est la question : les souris dansent sur la table, et la table ? Que fait-elle, qu’était-elle entre-temps ? Le fait justement que tout est là à notre retour « comme si de rien n’était », pourrait bien être le plus inquiétant de tout. […] là même où il n’y a personne, toute chose prétend être et les étoiles scintillent sur la glace du pôle – scintillent-elles vraiment et comme étoiles ?
[…] : les objets familiers, au-delà de leur usage, n’appartiennent-ils pas à un monde ouvert à une autre dimension dont nul encore n’est jamais venu vers nous ? […] La vie s’est installée sous et sur les choses, comme sur des objets qui n’ont besoin ni de respirer ni de se nourrir, qui sont « morts » sans se décomposer, toujours présents sans être immortels. […] Le visage détourné des choses, leur vie propre « irrationnelle » s’affirme d’une manière aussi menaçante que le X qui est au-delà des masques de l’usage.”

Ernst Bloch, « Le Revers des Choses », dans Traces, Paris,
Gallimard, 1998, pp. 145 -148

Echopoïe [2024]

 Grès cuit
150x90x40mm
Son : Ambre Charpagne

La Terre Cru [2024]

Installation in situ
terre crue
dimensions variables

Un fragment de paysage désertique — ce désert que l’on voit souvent au cinéma, dans les Westerns et la science-fiction en particulier — s’étale dans un premier temps comme une énorme flaque homogène par sa contradictoire fluidité, qualité rarement attribuée à ce territoire aride, et à raison : l’étendue de terre crue sèche, l’évaporation continue morcelle l’aplat en d’innombrables îlots. La mer était là et s’est retirée il y a peu de temps. Des images filmée à la caméra thermique dans le désert du Chihuahua au Texas sont diffusées sur le damier de la cloison en verre ouvrant un dialogue en triangle entre l’eau, la terre et le soleil.

Tire au coeur [2024]

installation multimédia
branches de platane, tuyaux pvc, biopolymère, micro-controleur, stepper motor, roulement à bille, aluminium, ambu, papillon, punaise
dimensions variables

Tire au cœur se compose d’un respirateur low-tech connectés respectivement à une branche de platane présentant une cavité. Cette gorge est due à de multiples maladies fongiques – des micro-champignons pathogènes ainsi que d’autres êtres xylophages qui se niche dans les vaisseaux végétaux pour se nourrir de la sève du platane. Les canaux étant obstrués, les parties aériennes de l’arbre se trouvent isolées et peu à peu se dessèchent tout en restant solidaires au tronc. Ainsi ces branches mortes sont abandonnées mais présentent l’avantage de drainer de l’eau vers le cœur de l’arbre, elles deviennent des canaux d’irrigation. De ce point de vue, il est possible d’envisager une appropriation technique par l’arbre de ses propres organes, une nouvelle organisation qui comprend des prothèses aériennes l’alimentant en eaux sans dépense énergétique ainsi diffusant celle-ci vers d’autres ramures. En menuiserie on dit que le bois tire à cœur, c’est-à-dire que lors de son séchage, une planche tuile vers le cœur de l’arbre. Le titre de l’installation reprend cette expression et propose un dialogue bruitiste entre essoufflement et hypertension en faisant une analogie entre deux prothèses, l’une venant du règne végétale, l’autre du règne humain.

Si l’intervention artificielle sur des corps qui risquent l’arrêt des fonctions vitales naturelles a été rendue possible par l’affinement de la connaissance et la technicisation de l’outillage médicale ; proportionnellement, la détermination théorique de ce qui vit et de ce qui ne vit plus semble de plus en plus délicate. Effectivement, tout ce que la médecine gagna en emprise sur la prolongation des fonctions vitales fut peu à peu perdu en définition simple de ce qu’était la mort d’un corps jusqu’à en perdre la notion théorique absolue. Plus la science et la technique auront progressé vers une maîtrise du phénomène de la mort, moins elles auront su ce que c’était au juste. Elle n’est plus identifiable par l’absence de souffle, signe d’un désert d’âme (avant la Renaissance, le critère décisif était identifié au “dernier” souffle. L’âme était fréquemment assimilée au souffle vital), mais quelque chose de relatif, signe d’une relation technique entretenue entre le vivant et le non-vivant.

L’intervention humaine sur les corps, leur entretien et leur soin a contribuer au floutage et à la perte de distinction entre le vivant et le mort. En compensant artificiellement les fonctions vitales qui ne tiennent plus d’elles-mêmes, cela autorisa des états de subjectivités étranges entre perte de conscience et autonomie respiratoire, entre cycle d’éveille et de veille. Pour déterminer cette présence au monde, la médecine dû par exemple emprunter le terme végétatif à la stratification aristotélicienne de l’âme rendant le passage de l’état de sujet à celui d’objet de droit absolument floue et reposant sur la définition de “résidu d’intériorité”, inaccessible aux mesures, aux radiographies ou à des constatations techniques.

Tailored Nest (hard to swallow) [2024]

installation multimédia
plumes d’hirondelle, biopolymères, dispositif électronique, papier maché
180x200x110mm

une dame frotte l’étamine contre le pistil de ses fleurs de courgette et s’agace du décalage des saisons en marmonnant sur le sort des pollinisateurs. Un jeune homme fabrique des nids en papier mâché et s’agace sur les propriétaires qui eux même s’agacent des fientes sur le porche. Au village tout le monde avait remarqué que les papillons ne rôdaient plus à la lumière des lampadaires crépitants. Les moustiquaires étaient levées. Le jeune homme espérait le retour des hirondelles l’année suivante. Tout le monde au village avait remarqué qu’il n’y avait plus de bagnole dans aucun cottage. Ils en parlaient déjà l’année passée. Le maire s’agace qu’aucun saumon n’emprunte l’échelle. Les bottes au placard. Les petites choses font aussi de longs voyages. Les hermites ne partent plus. Encore, les arbres s’arbrent. Le jeune homme était triste, il pensait qu’on ne perdait les choses qu’une seule fois. Il ne trouva pas d’alternative égale à la poésie du monde. La poésie mondaine était ni plus ni moins que sa prose, tout le monde au village s’en accordait. Pourtant tout le monde au village avait du mal à avaler qu’aucun passage ne fut constaté dans les nids sur-mesure du jeune homme. Personne ne savait pourquoi aucun artifice n’eut jamais été mis en place pour sauvegarder la poésie du monde sinon la poésie elle-même.

Les coquillages voyageurs [2022]

installation multimédia
céramiques, biopolymère, dispositifs éléctroniques
dimensions variables

Les Rivaux [2022]

Installation multimédia
cuivre, fronde, balles de fronde, mobilier en bois
dimensions variables
œuvre réaliser pour le GIP Arronax à partir d’une proposition de travail autour d’un cyclotron avec le soutien des Beaux-Arts de Nantes Saint-Nazaire, Saint Herblain, France

Considérant la proposition du GIP Arronax d’une production artistique autour de pièces usées d’un accélérateur à particules, Les Rivaux part d’une analogie simple entre deux dispositifs techniques que sont un cyclotron et une fronde. Le premier, d’une complexité ineffable : des microparticules enrôlées à un tiers de la vitesse de la lumière par un champ magnétique jusqu’à, par la force centrifuge, atteindre un des faisceaux les conduisant vers une cible. De ces contacts entre les particules et la cible sont produits des isotopes. Le second, rudimentaire : une corde, une poche et un projectile. Ce dernier fournira les outils et différents artefacts produits et employés pour la réalisation de ce projet.

Admirant l’idée que tous les gestes artisans sont des gestes d’usure, voire qu’une production formelle, soit-elle intentionnelle ou non, est issue de la rencontre entre deux choses dans des conditions particulières : une balle de fronde et un bouclier, une particule et une cible, un plomb d’imprimerie et du papier ou encore, sur un mode moins tintant, un moule en plâtre et de l’argile… C’est à partir de cette modalité de l’empreinte, de l’usure, mais aussi de l’usage si l’on se rapproche des opérations intentionnelles que s’est construit le dispositif heuristique du travail.

Parmi les armes utilisées par les mercenaires des armées de l’antiquité figuraient les balles de fronde en plomb. Sur certains de ces ovoïdes il était possible d’y trouver des inscriptions et dessins visant souvent à menacer/user le camp rival, manière de mener une guerre psychologique. A partir de cette information, 40 balles de fronde, chacune portant des fragments de poème ont été produites en ayant pour objectif de les utiliser comme des plombs de typographie. Alors les balles sont lancées à la fronde vers une cible en cuivre, les stigmates poinçonnés visant à faire poème. Enfin les projectiles en plomb sont rangés dans un meuble à la croisée du mobilier d’archivage et de la casse de typographie.

Si il est vrai qu’en laissant tourner les particules une année durant au sein du cyclotron du GIP Arronax et que la prouesse alchimique de transformer du plomb en or serait alors théoriquement réalisable, alors, l’astre en cuivre manifesterait différents rapports à la révolution : celle des particules du cyclotron, celle de la période de révolution de la terre autour du soleil (une année), celle de la balle de fronde autour du lanceur ou encore d’une révolution au sens de révolte ou de fronde dès lors cristallisant les motivations et relations au sein du travail entre la vie technique et le cosmique.

Nothing To See There [2023]

platane
200x25x10cm approx.

Collecter [2022]

Installation multimédia
dimensions variables

La collection propose des échanges informationnels opérant à des niveaux épistémologiques, formels, ontologiques, morphogénétiques, par sympathie, analogie, association et projection. Elles se composent d’objets et matériaux de différentes temporalités et espaces géographiques, elle confond les artefacts de production intentionnels et de production “naturel” en tentant de brouiller la distinction entre le produit et l’accident en favorisant le motif et la trajectoire que prennent les choses plutôt que de parler de cause et d’effet.

 

L’analogie assure le merveilleux affrontement des ressemblances à travers l’espace. Elle parle d’ajustements, de liens et de jointure. Son pouvoir est immense, car les similitudes qu’elle traite ne sont pas celles, visibles, massives, des choses elles-mêmes; il suffit que ce soient les ressemblances, plus subtiles, des rapports. Ainsi allégée, elle peut tendre, à partir d’un même point, un nombre infini de parentés. Le rapport, par exemple, des astres au ciel où ils scintillent, on le retrouve aussi bien : de l’herbe à la terre, des vivants au globe qu’ils habitent, des minéraux et des diamants aux rochers où ils sont enfouis, des organes des sens au visage qu’ils animent, des taches de la peau au corps qu’elles marquent secrètement.

Michel Foucault, La prose du monde dans Les
Mots et les Choses, Gallimard, 1990, pp.32-59

Burning Issue [2024]

Installation in situ
acier, fagot, détecteur de mouvement, résistance
dimensions variables

“A voir les choses en toute simplicité, naïvement : que font les choses sans nous ? A quoi ressemble la chambre qu’on vient de quitter ? Le feu chauffe dans le poêle même lorsque nous ne sommes pas là. Il a bien fallu qu’il brûle entre-temps, dirait-on, dans la pièce réchauffée. Mais ce n’est pas sûr, et ce que le feu a fait avant, ce que les meubles ont fait pendant notre absence reste obscur. Il est impossible de confirmer à ce propos aucune présomption, mais tout aussi impossible d’en réfuter aucune, si fantastique qu’elle soit. Telle est la question : les souris dansent sur la table, et la table ? Que fait-elle, qu’était-elle entre-temps ? Le fait justement que tout est là à notre retour « comme si de rien n’était », pourrait bien être le plus inquiétant de tout. […] là même où il n’y a personne, toute chose prétend être et les étoiles scintillent sur la glace du pôle – scintillent-elles vraiment et comme étoiles ?
[…] : les objets familiers, au-delà de leur usage, n’appartiennent-ils pas à un monde ouvert à une autre dimension dont nul encore n’est jamais venu vers nous ? […] La vie s’est installée sous et sur les choses, comme sur des objets qui n’ont besoin ni de respirer ni de se nourrir, qui sont « morts » sans se décomposer, toujours présents sans être immortels. […] Le visage détourné des choses, leur vie propre « irrationnelle » s’affirme d’une manière aussi menaçante que le X qui est au-delà des masques de l’usage.”

Ernst Bloch, « Le Revers des Choses », dans Traces, Paris,
Gallimard, 1998, pp. 145 -148

Echopoïe [2024]

 Grès cuit
150x90x40mm
Son : Ambre Charpagne